Sur les chemins de Compostelle...

Mise à jour :
9/7/2018 à 15 h 59
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À l’heure de l’ultra connexion, où l’information fait le tour de la planète en quelques secondes, il est encore possible de s’échapper du monde, de ralentir, de prendre le temps. Le chemin de Compostelle en est le parfait exemple. Entre cheminement personnel ou retour à la nature, décryptage d'un phénomène vieux de près de 1 000 ans.

Compostelle : derrière ce nom mythique se cache l’un des 3 grands pèlerinages de la chrétienté avec ceux de Rome et de Jérusalem auquel tout bon chrétien se devait d’aller afin de se recueillir sur le tombeau de Saint-Jacques, évangélisateur de l’Espagne.
 
Dès le Moyen-Âge, les "jacquets", ces pèlerins venus de toute l’Europe tracent à partir du XIe siècle 4 voies, toutes ponctuées d’abbayes, de chapelles, d’hôpitaux et de refuges qui servent de relais. À chaque halte, les pèlerins pouvaient se recueillir et trouver asile contre les loups et les brigands.
Tombés en désuétude, les chemins de Saint-Jacques perdent de l’intérêt au cours des siècles suivants : au XIXe, seule une quarantaine de pèlerins atteignent chaque année Compostelle. Ce n’est qu’à partir du XXe siècle que les chemins retrouveront de leur superbe. En 2017, on dénombre 300 000 pèlerins qui arrivent à Compostelle. Presque 60 000 passent par Saint Jean Pied de Port ou prennent ce point de départ pour "Santiago". Croyants et athées s’y retrouvent. Les uns pour des raisons spirituelles et d’engagement, les autres, par esprit d’aventure.
 
 
La voie qui traverse le département de l’Indre est la voie de Vézelay, également dénommée Via Lemovicensis. Depuis Vézelay, elle bifurque en 2 itinéraires. L’un au nord, passant par Issoudun et Châteauroux, l’autre au sud en passant par La Châtre et Neuvy-Saint-Sépulchre, pour se rejoindre à Gargilesse-Dampierre. Chaque année, un millier de marcheurs passent sur cette voie.
 

Le profil des jacquets passant par Vézelay est composé à 49 % de femmes et 51 % d’hommes. Quant à l’origine géographique, 38 % sont français, 23 % sont néerlandais, 16 % sont allemands et 11 % sont belges. Plus de 1 350 visiteurs sont venus à la permanence de l’association des Amis et Pèlerins de Saint Jacques de la voie de Vézelay à Vézelay en 2017.
 
En 1987, les chemins de Compostelle ont été désignés premier itinéraire culturel européen par le Conseil de l’Europe. En 1998, c’est au tour de l’UNESCO de classer 71 monuments sur la liste du patrimoine mondial, parmi laquelle la basilique de Neuvy-Saint-Sépulchre, preuve de son importance majeure sur les chemins de Saint-Jacques.
À chaque halte, il est impératif de faire tamponner sa crédenciale, document officiel, prouvant son passage sur les différentes étapes : refuges associatifs, accueils à domicile, refuges municipaux (Déols, Cluis, Velles et Le Pêchereau). Les plus courageux, au terme du voyage, recevront la Compostella, certificat officiel et repartiront avec une coquille Saint-Jacques, signe d’un accomplissement tout aussi physique que spirituel.
 
Alors, prêts pour l’aventure ?
 
 

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