Le château de Bouges retrouve de sa superbe

À l’occasion de la réouverture annuelle du château de Bouges le 1er avril 2022, les visiteurs pourront découvrir ses façades restaurées au terme d’un important chantier comprenant les menuiseries et le système de récupération des eaux pluviales, mené depuis 2020 par le Centre des monuments nationaux. À l’intérieur, l’intégralité des rideaux a également été restaurée. Ces travaux, d’un montant total de 3 millions d’euros, ont permis d’améliorer la présentation et la conservation du château.

 

Edifié au XVIIIe siècle, le château de Bouges dans l’Indre est une œuvre architecturale typique des maisons des champs de cette période. Le château, largement ouvert sur l’extérieur, notamment sur ses façades est et ouest dans l’axe principal où se situent également l’allée cavalière et le bassin, présente un nombre important de fenêtres. Ce pavillon à l’architecture régulière et épurée présente peu d’éléments décoratifs : quatre frontons dont celui au-dessus de l’entrée est aux armes de CharlesFrançois Leblanc de Manarval qui fit construire le château, huit consoles à volutes soutenant les deux balcons, et une balustrade dissimulant le toit terrasse.

 

À la suite de l’étude diagnostic réalisée par l’architecte du patrimoine Olivier Salmon en 2019, et grâce à une dotation exceptionnelle du ministère de la Culture, le Centre des monuments nationaux a entrepris à l’été 2020 un grand chantier de restauration des quatre façades de l’édifice, sous la maîtrise d’œuvre d’Olivier Salmon et le contrôle scientifique et technique de la DRAC Centre-Val-de-Loire.

 

L’édifice présentait en effet plusieurs désordres notamment sur les maçonneries et menuiseries des quatre façades du corps de logis, en raison des entrées d’eau par le sol et par les menuiseries.

La surface des murs était saine mais présentait une usure superficielle ainsi que des encrassements.

Sur le plan structurel, certaines pierres étaient fendues ou fracturées. Les peintures extérieures des menuiseries étaient dégradées et ne jouaient plus leur rôle protecteur des bois. Les consoles monumentales des balcons souffraient de la corrosion de leur armature métallique, ainsi que d’anciens ragréages au ciment.

À l’intérieur du château des infiltrations d’eau avaient été provoquées par la dégradation de certaines pierres mais aussi par une importante condensation, amplifiée par une ventilation insuffisante due à la présence de joints limitant les échanges entre l’intérieur et l’extérieur. Ces infiltrations ont entraîné des détériorations des menuiseries et de leurs peintures, ainsi que des boiseries et des parquets.

 

Les façades ont fait l’objet d’un nettoyage léger. Afin de remettre en valeur le contraste voulu par l’architecte entre la surface lisse des murs et les bossages aux angles, les joints ont été estompés autant que possible. Les maçonneries ainsi qu’une partie des sculptures ont été reprises, notamment par la réalisation de greffes et de bouchons. Les pierres conservées ont bénéficié d’un dessalement complet et celles fortement dégradées, fendues voire fracturées ont été remplacées. Les joints réalisés au ciment ont été supprimés et refaits au mortier de chaux. Les cadrans solaires de la façade sud ont été retracés. La restauration des frontons qui pâtissaient du ciment utilisé lors de précédentes restaurations et de dégradations avancées a nécessité leur démontage puis leur restauration. Ils ont été remontés à l’identique au mortier de chaux maigre.

 

À cette occasion, les menuiseries et les ferronneries visibles, notamment les grands balcons en fer forgé de style rocaille des façades est et ouest, ont aussi été restaurées. L’habillage en plomb de la corniche a été remis en état, tandis que celui de la moulure entre le rez-de-chaussée et l’étage a été refait à neuf. Les menuiseries présentaient des états de conservation variés selon leur exposition aux intempéries. Ainsi certaines ont dû être démontées pour remplacer les pièces de bois trop dégradées, tandis que d’autres ont simplement été repeintes après réfection de leurs mastics. Un certain nombre de menuiseries récentes fortement dégradées ont été remplacées. Leur remise en peinture a adopté une teinte vert de gris déjà présente sur la porte ouest, qui remplace le blanc de zinc en place auparavant. Cette teinte égaie les façades et se rapproche de l’esprit de la conception du château.

 

D’autres travaux remédiant aux dégradations liées aux problèmes résolus par la restauration des façades et des menuiseries ont été menés sur les volets, les embrasures, les boiseries et les sols.

 

Afin de limiter les infiltrations dans les maçonneries du sous-sol, le système de récupération des eaux pluviales a été amélioré : un drain souterrain a été posé au pied des façades en remplacement du caniveau de ciment, et un nouveau réseau d’évacuation des eaux a été créé.

 

Une vidéo de la collection « Gestes du patrimoine » expliquant les enjeux et les méthodes de ces travaux de restauration est en ligne : www.youtube.com/watch?v=ipIEc2Y7oCQ

 

Parallèlement, à l’intérieur du château, le CMN a mené un chantier de restauration des rideaux concernant un ensemble d’éléments qui outre les rideaux eux-mêmes, est composé des embrasses, des bandeaux, des lambrequins, des volants ainsi que de la tringlerie.

La plupart des 41 paires de rideaux ont été installées entre 1910 et 1918. Renée Viguier, femme du dernier propriétaire du château, avait souhaité que chaque pièce du château possède son individualité grâce aux textiles. Ainsi, les murs et les fauteuils avaient été tendus de tissus brochés de larges bouquets de fleurs aux couleurs vives, assortis aux rideaux. La particularité et l’intérêt des textiles utilisés à Bouges réside dans le panachage entre des acquisitions de tissus neufs faites par Renée Viguier et le réemploi de textiles anciens laissés par la veuve d’Henri Dufour, l’harmonie souhaitée étant celle d’une demeure du XVIIIe siècle.

Les rideaux sont composés de trois matières, le tissu (une percale glacée), le molleton et la satinette (doublure). Avec le temps, la percale a subi des décolorations et des déchirures ponctuelles et le molleton s’est distendu. L’intervention du restaurateur consiste à reprendre les zones fragilisées et à adapter le molleton à la bonne longueur. Cette opération en cours se poursuivra jusqu’à l’automne 2022, mais la plupart des pièces comprises dans le circuit de visite auront été traitées avant la réouverture du château. 

 

Ce papier peint de la fin du XIXe siècle réalisé par impression mécanique et aux motifs de perroquets dans un décor végétal sur fond blanc présentait de nombreuses altérations liées aux problèmes d’infiltrations d’eau des murs extérieurs. Dans le cadre du chantier, l’ensemble des lés a été déposé pour une restauration en atelier. Les papiers peints ont été nettoyés, doublés et contrecollés sur une toile tendue fixée sur des tasseaux afin de créer un espace entre le mur et le décor. Le comblement des lacunes avec un papier imprimé à l’identique et les retouches ponctuelles ont été réalisés après la repose des lés pour redonner toute son unité au décor.

 

La mosaïque minérale de la cour d’honneur fait l’objet de travaux afin de lui restituer pour le printemps 2022 son aspect du début du XXe  siècle. Cette opération nécessite la fabrication et la mise en place de voliges et de gabarits métalliques conformes au gabarit conservé sur site. Des éléments minéraux (brique pilée et marbre blanc concassé) seront ensuite mis en place dans les gabarits. La restauration des banquettes gazonnées et la mise en place d’un arrosage intégré sont également prévus. 

 

 

Exposition

Du 9 avril au 9 octobre 2022

Dans les sous-sols du château, sept tableaux pour plonger dans une ambiance mystérieuse à la découverte de figures fantastiques liées à la forêt. Des visions envoûtantes à la lisière du rêve....

Horaires et tarifs du monument

 

Visite et atelier en famille

13, 15, 20, 22 avril à 14h30

Visite de l’exposition « Il était une forêt... » suivie d’un atelier de création d’un paysage de forêt d’après la technique du négatif/positif.

Tarifs : 6€ enfant et 11€ adulte sur réservation au 02 54 35 88 26

 

Jeu de piste

Dimanche 17 avril 2022 de 10h à 12h et de 14h à 18h

Les enfants et leur famille sont invités à participer à un jeu de piste dans le jardin. Une manière ludique et originale de visiter le jardin à partir d’énigmes et l’occasion de repartir avec des chocolats !

Tarifs : Adultes 5€ - gratuit pour les enfants

 

Marché et spectacle

Dimanche 24 avril 2022 de 9h à 18h

Le temps d’une journée le château de Bouges devient le lieu de rendez-vous de tous les amoureux du jardin en quête de convivialité, de plantes et de savoir-faire.

Spectacle Lila des bois à 15h (à partir de 5 ans)

Entre la terre et le ciel, avec Florence Labérenne, Laurent Thily et Samuel Danilo du théâtre des sept lieues

Tarifs : 3,50€ (marché) ou 7€ (marché et spectacle)

 

Les jardins face au changement climatique

4 et 5 juin 2022 de 10h à 12h et de 14h à 18h

Vente exceptionnelle des plants du jardin ! L’occasion pour les visiteurs de rapporter un souvenir fleuri du château.

Visite commentée du jardin à 14h30

En famille, jeu de piste pour découvrir le parc et les jardins du château de Bouges, tout en s’amusant !

Tarifs : 5€ / gratuit pour les –26ans

Réservation obligatoire pour la visite du jardin au 02 54 35 88 26

 

17 et 18 septembre 2022 de 10h à 12h et de 14h à 18h

Des visites commentées du rez-de-chaussée du château seront proposées aux visiteurs. Visite libre des communs (écurie, sellerie, voitures hippomobiles) du jardin de fleurs, du jardin à la française et du parc. Découvrez une architecture, un mobilier d’exception et 82 hectares de verdure !

Gratuit

 

Samedi 22 et dimanche 23 octobre 2022

En cours de programmation

 

18, 19, 20, 25, 26 et 27 novembre

2, 3 et 4 décembre

En partenariat avec Jardin d’Ombres

Marché gourmand et magique dans un décor féérique.