Rencontre avec Bertrand Gaillard, facteur d'accordéons diatoniques

Avec 135 luthiers présents, c’est plus de 2000 instruments qui seront exposés lors des Rencontres Internationales de Luthiers et Maîtres sonneurs : cornemuses, vielles à roue, vièles à archet, accordéons diatoniques, psaltérions, rebecs, nyckelharpas, violons, flûtes, bombardes, bodhràns, harpes, bouzoukis, cistres, mandolines, dulcimers, épinettes, hautbois, banjos, ukulélés… Rencontre avec Bertrand Gaillard qui sera présent au Salon de Lutherie plus de 30 ans après sa première participation.

Qu'est-ce qui vous a poussé vers ce métier ?
J’ai découvert l’accordéon diatonique et les musiques traditionnelles en 1978. A l’époque, j’étais ébéniste ; devant la qualité très moyenne des rares instruments alors disponibles sur le marché français, l’idée de fabriquer mon propre accordéon s’est imposée, progressivement. Au printemps 1980, j'ai réalisé un tout premier modèle ; celui-ci a éveillé l’intérêt de plusieurs amis musiciens et deux autres prototypes ont vu le jour l’année suivante. Après les avoir exposés avec succès aux Rencontres de Luthiers de Saint-Chartier, j’ai choisi de suivre cette nouvelle voie et de devenir facteur instrumental.
 
Vous travaillez seul ?
Oui pour ce qui concerne la conception des instruments, la réalisation des caisses, claviers, sommiers, etc., l'ajustage et l'assemblage de tous les composants mais je collabore, dans quelques domaines très spécialisés, avec les artisans les plus compétents. Parmi ces co-réalisateurs, Claudio Binci (fabrication des anches "a mano") et Stéphanie Simon (préparation de la musique et accordage) contribuent, par leur savoir-faire, à l’excellence du résultat final.

Combien de temps vous faut-il pour réaliser un instrument ?
Je n'ai jamais pu calculer précisément le nombre d'heures nécessaires à la fabrication d'un instrument car celle-ci s'étale sur environ 2 années, depuis le débit des bois jusqu'à l'accordage final. Je prépare de nombreuses pièces en petites séries, à l'avance, et mène la finition de plusieurs instruments de front. Une trentaine d'accordéons  sortent de l'atelier durant l'année ; ce volume moyen est celui que je me suis fixé depuis longtemps. Privilégiant la qualité par rapport à la quantité,  je n'ai pas l'intention d'accélérer ce rythme.
 
Qu'aimez-vous le plus dans votre métier ?
Mon métier m'offre de belles rencontres et des contacts avec des musiciens venus des 4 coins du monde. A l'atelier, les moments les plus riches de mon activité sont ceux consacrés à la recherche, que celle-ci soit tournée vers le son de l'instrument, la mise au point de nouveaux modèles ou l'optimisation des systèmes mécaniques internes.

Créateur d’accordéons diatoniques depuis 1980, Bertrand Gaillard exerce son activité artisanale et poursuit ses recherches avec une égale passion, en conservant son objectif initial : perfectionner sans cesse les instruments qu'il fabrique et offrir au musicien l’outil lui permettant d’exprimer au mieux toutes ses émotions. Ne manquez pas le rendez-vous des Rencontres Internationales de Luthiers et Maîtres Sonneurs pour faire la rencontre de Bertrand Gaillard.

Consultez le programme de la 37ème édition des Rencontres Internationales de Luthiers et Maîtres sonneurs qui aura lieu du 13 au 15 juillet 2012.

Le site officiel de Bertrand Gaillard