Pologne et Polonais au temps de Frédéric Chopin et de George Sand
- Carte de la Pologne dans ses anciennes limites, d’après Ladislas Mickiewicz, Les récits d’un vieux gentilhomme polonais, s.d.
- La Varsovienne, de Casimir Delavigne, traduction de Sienkiewicz, musique de Kurpinski (Bibliothèque polonaise de Paris)
- La krakoviak, (Pologne historique…,t. 3)
- Catherine Branicka (Château de Montrésor)
- Adam Mickiewicz, dans Konrad Wallenrod i Grażyna, Paris, 1851 (château de Montrésor)
Archives départementales de l'Indre
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Un pays malmené
Du Moyen Age au XVIIIe siècle, la Pologne est une sorte de confédération de la Baltique à la Mer Noire, où le roi est élu par la noblesse et où les décisions doivent être prises à l’unanimité : faiblesse dont profitent les Etats voisins, la Prusse, l’Autriche et la Russie, qui l’annexent par des partages successifs (1772, 1793, 1795). Napoléon recrée un duché de Varsovie en 1807 qui revient en 1815 à la Russie, mais avec une certaine autonomie : c’est le « royaume du Congrès ». La révolution polonaise de novembre 1830 est, après les journées de juillet en France et d’août en Belgique, un « cataclysme diplomatique » : elle secoue l’Europe par une révolte suivie d’une répression sanglante et de nombreux départs en exil.
Un pays riche et attachant
Plusieurs cartes nous présentent ces territoires disputés depuis la Grande Catherine et que Nicolas Ier essaiera de russifier. Des portraits et des vues de châteaux en Ukraine autrefois polonaise (Wierzchownia, où a vécu l’ « Etrangère » Ewelina Hańska, correspondante, puis épouse de Balzac, Niemirow où est reçu Listz en 1847) nous montrent une noblesse opulente. Les gravures présentent des paysans aux danses pittoresques : la polonaise, le krakowiak, la mazurka, dont les airs ont inspiré Chopin.
L’insurrection et l’exil : répercussions en France
Gravures et publications à partir de 1831 exaltent les héros d’une Pologne brisée, mais non morte.
Des archives privées permettent de retracer l’aventure d’un jeune médecin français ayant traversé l’Allemagne pour soigner les Polonais et combattre avec eux en 1831 : trente ans plus tard, il en fait le récit et a conservé même son passeport annoté à chaque frontière traversée.
Les archives publiques gardent, elles, de nombreux dossiers d’exilés assignés à résidence à Châteauroux ou dans les environs et pensionnés par le gouvernement : vie monotone ou pittoresque sous la surveillance de la préfecture de l’Indre.
La « Grande Emigration » polonaise est active en Europe, et particulièrement en France : de nombreuses publications lui permettent de garder le contact avec ses origines, notamment les œuvres du grand poète Adam Mickiewicz qui exalte la vocation rédemptrice du peuple polonais, « Christ parmi les nations ». L’opinion française est favorable à la Pologne : le poète Casimir Delavigne compose « La Varsovienne » et les romantiques découvrent les musiques et les danses issues du folklore polonais. Lamennais, Victor Hugo, Montalembert prennent parti pour les opprimés, l’indépendance nationale, la liberté de conscience : la Pologne est un thème romantique.
Marc du POUGET
Directeur des Archives départementales et du Patrimoine historique de l'Indre
Ouverture ordinaire 31 mai-31 août 2010 (lundi-vendredi 8h 30 – 12 h 30 et 13h 30 – 17 h).
Ouvert uniquement sur rendez-vous du 14 au 30 juin (fermeture annuelle)