Grand angle sur les défis de l'agriculture de demain

En ce début du Mois de l'économie sociale et solidaire, le cinéma l'Apollo, en partenariat avec la MGEN, la Maïf et l'IUT de l'Indre, a projetté le film Small is beautiful. A travers un reportage très bien documenté, Agnès Fouilleux révèle pas à pas les mécanismes et les enjeux de la mondialisation et de la financiarisation de l’agriculture, face auxquels des résistances commencent à apparaître. Ce documentaire met en évidence la mise à mal des quatre éléments fondamentaux qui assurent la souveraineté alimentaire à venir : l’eau, la terre, les semences, et la biodiversité, un constat aujourd’hui alarmant. Au delà des discours et des bonnes volontés politiques affichées, les conséquences de l’évolution de l'agriculture se traduisent notamment par la malbouffe, des dégâts environnementaux irréversibles et des conséquences sociales.
« Le documentaire s'ouvre sur le commentaire d'Edgard Pisani, ministre chargé de l'agriculture, de 1961 à 1966, qui confesse les dégâts de la politique agricole, précise Agnès Rabaté, de l'Apollo. Il en arrive à la conclusion qu'il vaut mieux avoir 100 fermes de 50 hectares qu'une ferme de 5.000 hectares. »

“ Loin d’asséner, comme ce fut souvent le cas, de belles images spectaculaires de légumes à perte de vue et de poulet en batteries, Small is beautifull donne à comprendre. (...) Agnès Fouilleux alterne discours et travaux pratiques, pour suggérer que le modèle dominant n’est pas une fatalité.” Jean-Luc Douin - Le Monde du 10/11/2010

Après la séance, les spectacteurs venus nombreux et des lycéens et étudiants conviés à cette projection ont échangé avec Catherine Chenivesse, présidente de l'Association au Maintien de l'Agriculture Paysanne (AMAP) Berry et Michel Moreau de l'Association de Développement Agricole et Rural (ADAR) de l'Indre. Malgré les difficultés observées sur l’épuisement et la dégradation des terres suivant une logique de rendement de l'agriculture intensive, Catherine Chenivesse rappelle que "nous sommes tous acteurs de notre façon de consommer, si nous le voulons, il est possible d'arrêter le système". Soulignant les différentes actions menées, avec l'AMAP, l'ADAR, le collectif Incroyables comestibles à Châteauroux ou encore Terre de liens, la soirée s'est terminée sur une note d'optimisme. Les mentalités et les pratiques évoluent dans le bon sens.

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