« Un jardin extraordinaire » à Valençay : le duc et le jardinier

  • Piscine aménagée sur le Nahon 
  • Les jardins de la duchesse (au sud de la cour d’honneur) 
  • Plan du jardin 
  • Vue de la passerelle depuis la Basse-Cour 
A. Guy-Ducrot et Archives départementales de l’Indre
Mise à jour :
5/12/2011 à 14 h 57
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Celui-ci réalise un jardin de roses structuré de carrés et de lignes droites, avec de grandes perspectives et des bassins, cascades et jets d’eau. Le duc commanda quelques années plus tard un nouveau projet pour une villa à Grasse : au moyen d’un mur de soutènement rythmé d’arcades, Guy-Otin aménagea un jardin en site accidenté en réussissant de grandes lignes droites. Valençay avait connu un aménagement de son parc, d’une superficie de 100 hectares, dans le goût anglais, en 1857 ; mais un demi-siècle plus tard, Édouard André remit l’avant-cour d’honneur en jardin à la française, que le duc peupla de grands oiseaux aux plumages éclatants, cygnes, perroquets, flamants ou grues.

A partir de 1940, dans les temps austères de la défaite, puis de l’occupation, Boson se prit à rêver de verdure et d’harmonie. Il voulait créer à Valençay une école d’agriculture d’hiver et un verger-école pour valoriser la main d’œuvre agricole. Dans la logique des travaux du XVIIIe siècle qui avaient détruit l’aile est pour dégager la vue de l’aile ouest du château, il songeait à agrandir la perspective vers l’est au départ de la cour d’honneur : Guy-Otin seconda merveilleusement ce projet. Il dessina une passerelle de 12 m de haut au-dessus du chemin vicinal, véritable terrasse-jardin de 56 m de longueur sur 22 m de largeur auquel on accéderait par un escalier monumental pour rejoindre le Clos du Potager, une colline de 10 hectares, aménagée en « jardin utilitaire », verger et potager. Il fit deux versions : l’une purement orthogonale par une succession de carrés et de rectangles, l’autre aménageant le Clos par un ensemble de trapèzes dessinant un arc de cercle et ménageant des pentes douces. A l’extrémité du jardin, s’élèverait un pavillon de 8 m. de diamètre surmonté d’une toiture à l’impériale rappelant les tours du château. D’autres dessins montrent le jardin de la duchesse réaménagé en jardin de fleurs, une piscine et un solarium sur le cours du Nahon, ainsi que l’espace du champ de foire restructuré par de grandes allées d’arbres.

Après la guerre, le duc resta en relations amicales avec Guy-Otin. Celui-ci participa à la création en 1946 d’un verger de 24 000 arbres sur 10 hectares plus au nord sur la route de Blois. Il crayonne encore des projets en 1948, mais ni l’aristocrate ni le jardinier n’auront pu réaliser leur rêve d’enchâsser le château de Valençay dans « un jardin extraordinaire ». Pourtant, grâce à leurs successeurs, le syndicat mixte de gestion du château et M. Archambaud Guy-Ducrot, ce rêve devient réalité l’instant d’une exposition.

Marc du POUGET
Directeur des Archives départementales et du Patrimoine historique de l'Indre

Exposition au château de Valençay : « Un jardin extraordinaire », du 1er septembre au 13 novembre 2011 (10h-18h en septembre, 10h 30-17h 30 en novembre)

CHRONIQUE Campane (d’où l’adjectif campanaire) est un ancien terme pour cloche : c’est de Campanie, région de Naples au sud de l’Italie, que proviendraient les plus anciennes cloches.

CHRONIQUE Il y a (presque) cent ans, le Journal officiel publiait la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques. Un nouveau régime était créé pour les immeubles "dont la conservation présente, au point de vue de l'histoire ou de l'art, un intérêt public".

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