EVENEMENT Pour certains, c’est du temps perdu. Pour d’autres, c’est essentiel pour la construction de l’enfant. A Equinoxe [1], on défend férocement l’éducation artistique et culturelle à l’école et même la réalisation de projets artistiques pendant le temps scolaire sous la conduite d’artistes invités en classe. Selon Jeanne Champagne, metteure en scène et pilote de cette rencontre inédite, 35 ateliers sont menés cette année dans les écoles de Châteauroux et environs par des artistes en partenariat avec Equinoxe.

Lors d’une première table ronde, Robert Abirached, homme de théâtre qui accompagna Jack Lang dans les premières années de son ministère, affirme : « Oui, l’enseignement artistique doit être conçu autrement qu’un passe-temps. Il apporte à l’élève le rêve, l’imaginaire, l’irrationnel, et il est aussi important que l’enseignement de la raison. Il apporte aussi une notion de plaisir. » Mais Robert Abirached, éclairé par l’âge, constate avec dépit que les gouvernements successifs  refusent de donner sa pleine mesure à cet enseignement. Jean-Gabriel Carasso, réalisateur et militant de L’Oizeau Rare, est plus radical. « On est dans un combat. Une majorité de gens pensent que l’enseignement artistique à l’école ne sert à rien. Or, dans ce temps de mondialisation et de formatage de l’individu, cet enseignement permet l’accès à l’art, c'est-à-dire à l’imaginaire, à la complexité, au symbolique… Il est indispensable si l’on veut élever nos élèves, les citoyens de demain,au-dessus du couple binaire producteur-consommateur. »

Les débats se poursuivent, entrecoupés d’intéressantes présentations de travaux d’élèves sur la scène d’Equinoxe.