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Rêve médiéval au XIXe siècle : Narcisse Girault-Dupin, sculpteur

La sculpture doit contribuer à recréer cette époque idéalisée d’innocence et de foi, notamment par des chapiteaux historiés, des culs-de-lampe et des modillons (pierres sculptées supportant une colonne, un arc ou un entablement) : moins sobre que le véritable moyen-âge, l’art néo-médiéval multiplie les visages, les animaux ou les végétaux. Et dans toute la France s’ouvrent de nombreux chantiers d’églises.

Un quasi-monopole 

Dans l’Indre les restaurations ou reconstructions furent l’oeuvre presque exclusive des architectes Alfred et Henry Dauvergne (le père et le fils) qui s’attachèrent la collaboration du sculpteur Narcisse Girault dit Girault-Dupin (1836-1898). Celui-ci commença par la restauration des sculptures de l’église de Mézières-en-Brenne, mais sculpta aussi les deux églises de Châteauroux, les douze apôtres de l’église de Levroux, Notre-Dame des Miracles de Déols, ainsi que le décor de beaucoup d’autres églises rurales, où il prit en charge autels, chaires et statues, comme Thenay, Oulches, Badecon, Pont-Chrétien ou Faverolles.

Bestiaire

Sachant souvent se limiter à des feuillages conventionnels, le sculpteur n’hésita pas à faire preuve de fantaisie, de ce pittoresque si recherché par les amateurs d’antiquités, dans les tailloirs des chapiteaux. Le bestiaire roman (lions, têtes de chats, oiseaux adossés) côtoie la veine naturaliste : écureuil et canard, grenouille, hibou, coq, chien, chauves-souris, cochon grimaçant ! 

Figures humaines

S’il peut nous sembler mièvre, Girault-Dupin est un bon portraitiste dans les chapiteaux ou modillons. On n’a pas fini de scruter le microcosme sorti de l’imagination de Girault-Dupin, qui est sa meilleure veine. 

Les chapiteaux de Notre-Dame de Châteauroux

Girault-Dupin créa son oeuvre principale à Notre-Dame de Châteauroux (1882), dans un style néo-roman, mais avec une profusion d’arabesques, de volutes et de feuillages qui la rendent proche de l’art nouveau des années 1900. 64 chapiteaux historiés ornent les colonnes de la nef, du transept, du choeur et des chapelles. Les épisodes vont du fond de l’église au choeur. 

Plus tard, Girault-Dupin sera victime de la recherche d’authenticité et du discrédit jeté sur l’art éclectique : en revisitant les églises du XIXe siècle, on redécouvre aujourd’hui ce que son œuvre peut avoir parfois de force et d’originalité.

Marc du POUGET
Directeur des Archives départementales et du Patrimoine historique de l'Indre

Pour en savoir plus :

Robert Jacquart, L’église Notre-Dame de Châteauroux et ses chapiteaux, Châteauroux, 1993.

Sous la direction de Arnaud de Montigny, A la découverte des églises de l’Indre, Patrimoines et Médias, 2004.

Sous la direction de Michel Maupoix, Belles comme un rêve de pierre, Sculptures de l’Indre, Rencontre avec le Patrimoine religieux et Conseil général de l’Indre, 2011.

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6/9/2010 à 15 h 21 à h

CHRONIQUE  Après les désordres de la Révolution, le style classique devient démodé : les « jeune France » romantiques, dont Victor Hugo est le porte-parole, se passionnent pour la civilisation médiévale.

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